Un EDF « Bleu » pour le nucléaire, un EDF « Vert » pour tout le reste




Le 23 Juin 2019, par Aurélien Delacroix

D’un côté, « EDF Bleu » pour l’activité nucléaire, de l’autre « EDF Vert » pour… tout le reste. C’est la réorganisation proposée par le plan « Hercule » d’EDF.


Jean-Bernard Lévy a présenté ce projet de réorganisation aux syndicats cette semaine. Cette réforme en profondeur, voulue par l’État premier actionnaire d’EDF (à 83,7%), vise à séparer les activités liées au nucléaire, à l’hydroélectricité et au transport de l’électricité au sein de « EDF Bleu ». La commercialisation à proprement parler, la distribution et les énergies renouvelables (en dehors des barrages hydrauliques) seront regroupées au sein de « EDF Vert ». D’un côté, « Bleu » resterait sous la coupe de l’État ; de l’autre, « Vert », pourra accueillir des investisseurs venus du privé.

 

Cette réorganisation ne séduit guère les syndicats, qui estiment qu’ils s’agit d’une manière de démanteler EDF et de toucher au statut des salariés de l’entreprise. Au-delà, ils craignent que cette réforme nationalise les pertes et privatise les profits : la dette d’EDF pèse lourd sur les comptes, avec 37 milliards d’euros. Regrouper les activités nucléaires obéit à un impératif de sécurité nationale, mais c’est aussi un moyen de continuer à financer des opérations qui coûtent très cher. Les retards de l’EPR de Flamanville se succèdent, tout comme la mise en route du réacteur de nouvelle génération.

 

Un groupe de travail permanent va être mis en place entre la direction et l’État dans le but de préparer ce projet à une présentation devant la Commission européenne, d’ici la fin de l’année. Ce plan « Hercule » vise en effet à répondre aux exigences européennes en matière de concurrence sur le marché de l’énergie.



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